C'est ta voix que j'attends le matin dans le vent
Sur le manteau si blanc, vierge de toute trace
Ma plume se répand, elle tente la grâce
Albatros maladroit, les yeux ouverts en grand.
Je me fonds dans tes mots avec ravissement,
J'en effleure à tâtons, heureuse, la surface,
Je te lis gravement, pour que rien ne s'efface
Je les peins un par un dans un tableau changeant.
Ils sont là, tous brillants, constellation sereine
Dans mon ciel tourmenté, la planète lointaine
De tes mots brille ici pour ma félicité.
Mais mon désir ardent, ma volonté hardie,
Serait, un jour lointain, si très longue est ma vie,
De tes mots égaler la force et la beauté.