Un soleil foudroyant fixe le paysage
Entre deux cumulus il pointe son minois
Dans le ciel gris et froid d'un hiver trop sournois
Il semble peu réel, incroyable mirage.
Les chants d'un violon, gracieux babillage
Caressent l'air gelé d'un concerto de choix
Il nomme le printemps tout bas en tapinois
Caresse un fol espoir, le sortir de sa cage.
Hors des strates du temps, heureux un bref instant
Le corps et le regard sont charmés un moment
D'être enfin réchauffés par la claire lumière.
La grisaille pourtant s'étend sans renoncer
Elle danse toujours, insensible à blesser
Et terrasse les coeurs de sa langueur guerrière.