La vie est une rue en pente raide et folle
Elle se précipite en fouillis vers la mer
Oubliant quelque hère au détour de l'amer
Elle sème de tout, insane farandole.
Aveugles nous allons, gobant la faribole
Et laissons en chemin les souvenirs d'hier.
Même en baissant les yeux le coeur peut être fier
D'avoir su jardiner sans briser de corolle.
Elle nous blesse trop, sa dévorante ardeur
Ravage nos arpents d'une froide clameur
Et nous laisse béants et l'âme dévastée.
Le tour, tout en beauté, est très malicieux
Il nous fait endurer de bien tristes adieux
Mais nous en aimons tant la folie indomptée.