Toi, le dragon épique aux mille couleurs,
Regarde à l'intérieur, cherche les souvenirs,
Ta puissance, tapie, cachée sous la douleur.
Ne reste pas seul, là, à tenter de te punir.
Reprends tes bribes éparses aux quatre vents
Regarde-les, elles pâlissent à la lumière,
Le temps les use, elles retournent à la poussière.
Ne reste pas terré, vas droit vers le levant.
Ton regard doit viser l'horizon qui t'appelle,
Ne l'entends-tu pas, rien n'est petit ici-bas.
Déchire ce voile affreux qui bride tes ailes,
Sur le monde infini vas jeter ton éclat.
Donne-nous ton souffle, fais-le enfler encore,
Qu'il nous brûle l'esprit par sa sombre beauté,
Qu'il nous porte aux astres rutilant d'éclats d'or,
Laisse-nous par les mots le besoin de t'aimer.