C'est l'heure douce et mélancolique du matin.
On vient, nu et souillé, usé dans cette église
Poser le poids de nos errances de marin
Et laisser là, dans un coin toutes nos valises.
Les nuits sont de difficiles et sombres voyages.
Cachés au fond des draps froids de nos illusions
La face peinte d'un douloureux maquillage
Épousant l’indicible, amères effusions.
On rit parfois, grincement triste et malheureux
L'âme effrayée par ces mains dures et glacées,
Triturés par la fuite d'un temps miséreux
On s'accroche, tristes, surtout ne pas glisser.
Il faut pourtant trouver la force au fond de soi.
Avancer, ne pas se retourner, espérer
Qu'un jour, miraculeuse circonstance, joie,
Le destin ouvre un oeil et se laisse tenter.