Il va, grand , efflanqué, le pas mordant la terre,
Le regard porté vers d'infinis paysages
Et ses bras, lents balanciers de chair fauchent l'air
Du matin aux essences d'humides feuillages.
Lui ne voit personne plongé dans ses abysses
Le nez levé à l'horizon d'un sombre ciel
A peine son visage buriné esquisse
L'ombre douce d'un sourire confidentiel.
Ses souvenirs lui font un si bruyant cortège
Qu'il ne peut l'ignorer, homme faible ,éploré
Par la fuite des ans, inexorable piège,
Contre lequel il n'est qu'un enfant désarmé.
Où sont partis ces femmes aux parfums capiteux
Qui lui donnèrent le suc miellé de leur vie?
Il ne sait plus, son esprit cavale, fiévreux,
Et bat la campagne, poursuivi par la folie.