Et je chante toujours
Quand l'ire folle du monde
A mes basques de velours
S'accroche, bête immonde.
Quand l'âme triste est défaite
Aux aspérités vives
Des paroles désuètes
De bien pensants convives
Quand tout vole en éclats
Que la voix est muette
Bâillonnée par l'effroi
D'une peine accablante
Quand rien aux alentours,
Ni refuge apaisant,
Ni regard d'amour,
Ne s'offre aux mourants.
Quand tout est dureté,
Que rien n'a de valeur,
Ni l'enfance épargnée
Par la pesante rigueur.
je chante la douceur,
Le regard d'une mère,
Le printemps qui demeure,
L'espoir contre l'amer.