Lorsque la nuit entrouvre ses yeux charbonneux,
Que les cris, les corps se sont enfin apaisés,
Que dos fourbu, j'aspire au repos mérité,
J'entends de la rue monter un chant mélodieux.
Cette musique très gaie raisonnant à mon oreille
Vole dans l’air léger et frais du petit matin.
Elle annonce l’arrivée imminente du soleil,
Le début d’une journée pleine de promesses enfin.
Ces arpèges qui s’égrènent brillamment jusqu’à moi
Ne sont pas, loin s’en faut, le fait d’un bel oiseau.
C’est un homme, qui, chaque matin, mon ouïe tutoie,
M'enchante avec son sifflement limpide et beau.
Cet homme, que je ne connais pas, n'ai jamais vu,
De lui, je ne sais que les belles trilles cristallines.
Il ne saura jamais qu'il est tant attendu,
Que ma liberté espère ses notes divines.