Somptuosité des couleurs,
Chromatique d'un peintre fou,
L'automne étale ses splendeurs
Et de nos émotions se joue.
S'estompent les verts feuillages
Sous les vents froids et pâles de l'aube
Les brouillards cernent les villages
Et de mystère les enrobe.
La saison assourdit les heures,
Gomme les aiguës de nos angles,
Nous replonge dans la torpeur,
Seule la pluie froide nous cingle.
Bien loin est le soleil d'été
Qui brûla nos peaux et nos âmes.
Étrangère, la grâce m'a quittée,
Me livrant au froid de sa lame.
Alors que vienne enfin l'hiver,
Son silence, sa beauté glacée,
Pour endormir mon coeur de verre,
Et du vertige le protéger.