Le temps a couvert de poussière
Les miroirs de notre enfance,
Réduisant toutes les joies d'hier
A de pâles réminiscences.
Il assombrit tous les matins
Où les jeux et la gourmandise
Régalaient les esprits mutins
Appelant à toutes les bêtises.
T'en souviens-tu des odeurs vertes
Des sous-bois, taches de lumières,
Feuilles tendres, sentes forestières
Où cueillir prunelles aigrelettes?
Nos courses dans les herbes hautes,
Le vent sifflant à nos oreilles,
Nos rires dans le foin qui picote,
Le bourdonnement des abeilles.
De tout cela il ne reste
Qu'une odeur de confiture,
Souvenir de jours célestes,
Quelques baisers au goût de mûre.